Narcos
  • Accueil
  • Actualités
  • Contact
  • Évènement
  • Les Villages
  • Vie quotidienne
Menu
  • Accueil
  • Actualités
  • Contact
  • Évènement
  • Les Villages
  • Vie quotidienne
Menu

  • Argences en Aubrac
  • 23 août 2018
    • Newsletter

Il aura fallu se rendre au Mas Hermet, pour vivre une interview qui nous a presque bouleversés. Bien loin des préjugés sur l’agriculture que certains peuvent avoir, Mr Carrie fait partie de ceux qui nous redonnent espoir.
60 ans sur le papier, 25 dans les idées, une sorte de prescripteur avec de vraies valeurs.
Label Bio, vente en direct et cantines scolaires : 
voici une interview, qui sort de l’ordinaire !

 


> Les temps forts de votre labellisation « Bio ».

Quand je me suis mis au Bio en 98, il n’y avait aucune stratégie commerciale ni aucune organisation pour la valorisation des produits bio. À l’époque la Chambre d’Agriculture m’avait donné pour mission d’organiser la filière bio en produits carnés sur les quatre départements Nord Midi-Pyrénées. Nous avons donc créé l’association « Bio élevage Sud Massif Central » et on travaillait avec l’ensemble des organisations de producteur du département. Grâce à çela, nous avons pu fournir des cantines scolaires.

 

> Ce qu’on doit savoir sur votre association d’éleveurs :

L’association qui a été créée est aujourd’hui créatrice d’emploi. Nous avons un animateur qui gère toute la planification, la gestion des appels d’offre et la relation avec les cantines scolaires. Il s’occupe aussi de faire le relais entre le producteur et les institutions. C’est une personne qui travaille à plein temps.  Je tenais d’ailleurs à remercier les responsables de la nouvelle commune d’Argences en Aubrac d’avoir permis de faire rentrer de la viande bio dans les cantines scolaires.

 

> Cet impact qui est le votre au niveau local :

Entre 2000 et 2009 on fournissait entre 180 000 et 200 000 repas bio. Aujourd’hui on livre les cantines aveyronnaises de Millau, Baraqueville, Rodez, Saint Geniez, Espalion, Sainte Geneviève et prochainement celle de Saint Chely.

Toujours concernant la distribution, nous avons fait le choix de ne plus travailler avec les rayons bio de grande surface pour la simple et bonne raison que nos viandes se retrouvaient à côté de produits, certes bio, mais provenant d’Égypte, Israel ou d’Amérique du Sud. Ce n’était pas en accord avec mes valeurs donc j’ai préféré me retirer et trouver d’autres solutions. Pour exemple, on livre aujourd’hui des magasins spécialisés comme Bio Azur, La Vie Claire et Campana qui eux, ont décidé de travailler avec des produits certes bio mais aussi locaux.

 

> Ces raisons qui vous ont poussé à faire de la vente en direct.

Grâce à notre nouvelle association, des marchés se sont ouverts, de plus en plus de consommateurs nous faisaient part de leur désir d’avoir des produits bio. Or, il n’y avait pas de boucherie spécialisée dans le Bio car c’était trop compliqué pour eux d’un point de vue logistique. De ce fait, en 2008 nous avons démarré les colis aux particuliers. Nous avons commencé sur l’Aveyron avec du jeune bovin. Ma devise c’était de dire « Il faut arriver à commercialiser 100% de la production des éleveurs Bio». Cela dit, le jeune broutard n’était à l’époque que très peu valorisé.  C’est la livraison des cantines scolaires qui a permis de résoudre ce challenge et répondre à cette problématique.

 

> Comment s’organise votre activité de vente en direct ?

Pour la viande vendue en colis, nous faisons abattre nos bêtes à l’abattoir de Neussargues puis on travaille ensuite avec l’atelier de découpe du lycée agricole de Saint-Flour. C’est un atelier très polyvalent qui nous a permis d’élaborer également des plats cuisinés : mijotés de bœuf, blanquette de veau, charcuteries et bœuf des grisons.

En ce qui concerne la distribution, nous avons commencé sur l’Aveyron puis la demande s’est élargie notamment grâce au bouche à oreille. Pour exemple on a une clientèle sur le mont Ventoux et sur Fontainebleau.

 

Ces quelques mots sur votre relation avec le consommateur :

Le consommateur a de plus en plus envie d’aller directement voir l’agriculteur c’est pourquoi nous recevons chaque semaine sur notre exploitation des personnes intéressées par notre métier. Cela permet également d’éduquer les consommateurs. Jamais ils n’imaginaient que le quotidien d’un paysan ressemblait à ça !

Enfin, la vente en direct a un autre avantage de taille : elle permet d’avoir une reconnaissance et un retour sur notre travail.

 

> Cette évolution que le métier a connu :

Autrefois, il y avait les foires de Lacalm, j’y allais avec mon père, le maquignon disait « combien tu en veux de ta bête », aujourd’hui les temps ont changé, c’est lui qui impose son tarif. Le rapport de force s’est inversé et ce n’est plus gratifiant pour l’agriculteur. Le prix du kilo de viande est presque identique à celui des années 80. Le fait de travailler avec les cantines scolaires favorise l’économie locale, l’argent reste dans un circuit, et les revenus générés permettent de pérenniser l’exploitation.

Aujourd’hui il faut adapter son exploitation à sa situation et son climat. Le métier évolue sans arrêt. Pour ma part, je peux prouver aujourd’hui qu’avec 50 vaches, si on fait de la vente directe, on peut réussir à faire vivre un couple !

 

> Cet évènement qui a provoqué le déclic « Bio » dans votre exploitation

En 1997, je faisais à l’époque partie du comité de développement du Nord Aveyron et nous nous rendions en Bretagne pour un voyage d’étude. Nous étions en recherche de démarche pour valoriser notre viande c’est pourquoi nous avions décidé de visiter une exploitation de légumes en bio. Je me souviens, il faisait chaud ce jour-là, et pendant la visite, je décidais de me désaltérer à l’eau de la fontaine située juste à côté. L’agriculteur leva les bras au ciel et me dit qu’il ne fallait pas boire de cette eau car elle était polluée par les industries porcines situées juste à côté. Il m’expliqua alors qu’il avait décidé de se mettre en bio car son frère était décédé des sulfates du  maïs. Cette histoire m’avait choqué…

En rentrant chez moi j’ai alors regardé le cahier des charges pour faire du Bio, et je me suis aperçu que, sans le savoir, je répondais presque à tous les critères. Je me suis dit que ça pouvait être une belle ouverture et tout est parti de là !

 

> Cette image de l’agriculture Bio que les personnes ont.
Quand je reçois des étudiants de lycée agricole, tous ont l’impression qu’ils vont rencontrer un agriculteur tout droit sorti de Mai 68, avec 3 chèvres d’un côté et 2 vaches de l’autre. Je ne cesse de faire en sorte de casser cette image et de démontrer qu’aujourd’hui en Bio il faut être plus performant qu’en conventionnel. J’ai d’ailleurs pour preuve des bâtiments qui sont adaptés en énergie propre, j’ai mis des panneaux photovoltaïques. Quand les étudiants ressortent ils sont surpris de voir que Bio ne rime pas avec recul technologique !

 

> Ce challenge qui est le vôtre :

Je souhaite trouver un jeune pour reprendre l’exploitation. J’aimerais bien que l’activité perdure et je lui garantis que l’activité ne peut que s’ouvrir et s’étendre… J’ai tout préparé : le jeune arrive avec sa valise, les bâtiments sont prêts et il y a même une maison !

Mais ce n’est pas facile à trouver car ce sont des entreprises avec beaucoup de capital et les jeunes ne sont pas suffisamment aidés. Il y a des risques à prendre c’est vrai. Ceci étant dit, j’ai du photovolta ïque sur les toits qui peut me permettre de l’aider financièrement et lui louer les bâtiments à des prix plus intéressants.

Pour ma part je dois aussi trouver autre chose. Je n’ai pas envie de tout arrêter du jour au lendemain. Je pense peut-être à m’investir dans l’enseignement : l’information, la formation et la transmission auprès des jeunes dans les écoles. J’ai besoin d’apprendre, tous les jours.

 

> Ces personnes qui ont marqué votre carrière :

Je pense tout d’abord à des hommes comme Marcel Bruel. Quand j’ai démarré au niveau syndical, il m’a pris sur Paris. C’était un homme respecté, qui savait booster les gens. Il y a eu aussi des personnes comme André Valadier. C’est quelqu’un que j’aime particulièrement de par son implication. Pour aller de l’avant il faut aussi regarder d’où l’on vient. Cette région a besoin de ça. Garder ses traditions, ses productions tout en les mettant au goût du jour : c’est comme ça qu’on s’en sortira !

 

> Ce message à la jeunesse qu’il vous tient à cœur de passer :

Il y a un vrai enjeu de pérennisation de nos exploitations car à ce jour, beaucoup de successions ne sont pas forcément assurées. D’ici peu, on va se retrouver avec des exploitations sans repreneur. L’essentiel c’est de réussir à motiver les jeunes. Sur la commune de Vitrac par exemple dans les 5 ans de belles exploitations vont se retrouver sans personne.

Je lance donc un appel envers les jeunes en disant l’agriculture a changé, on travaille autrement notamment grâce à la mécanisation.  Il faut valoriser notre métier, intégrer ces jeunes et leur faire voir comment on travaille.

Si on veut que demain les fermes soient reprises il faut s’ouvrir vers l’extérieur, montrer comment on travaille et être transparents sur ce que l’on gagne D’ailleurs dans le cadre de notre association il est possible de faire des visites d’exploitation. Cela permet aux paysans locaux de montrer leur quotidien et donc de casser les barrières existantes entre les agriculteurs et le reste de la population.

À ce titre, il faut davantage intégrer ce monde non-agricole, cela peut aussi permettre aux éleveurs d’échanger, d’acquérir de nouvelles compétences et d’innover.

Parce que oui, aujourd’hui l’agriculture se doit d’évoluer. Demain l’agriculteur ne sera pas seulement fournisseur de viande mais aussi fournisseur d’énergie.  Il y a de belles perspectives dans le domaine des énergies et notamment autour du bois.

Demain, l’agriculteur devra être plus polyvalent. Il n’y aura pas seulement une source de revenus mais plusieurs. Hier l’agriculteur ne vendait que de la viande, demain il faudra trouver de nouvelles formules : le Bio, les signes officiels de qualité, les circuits courts etc..

Enfin, l’attractivité va aussi passer par l’innovation, soit sur les énergies soit sur les services. Et croyez-moi cette innovation peut engendrer la création de postes qualifiés.

 

Calendrier
<< janvier 2021 >>
lunmarmerjeuvensamdim
28 29 30 31 1 2 3
4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17
18 19 20 21 22 23 24
25 26 27 28 29 30 31
Évènement
  • Aucun évènement
    • 27 avril 2018
    • Argences en Aubrac
    • 27 avril 2018
    • Argences en Aubrac
  • Meilleurs Vœux 2018
    • 26 janvier 2018
    • Argences en Aubrac
Catégories
  • Assemblées de village
  • CCAS
  • Communauté de Communes
  • Conseil Municipal
  • Conseil municipal des jeunes
  • Enfance
  • enquête publique
  • Information
  • Newsletter
  • Non classé

Copyright 2021 Designed and Developed by TeslaThemes, Supported by WPmatic